Bagnolet et le préfet se rencontrent, un exercice de démocratie inhabituel...

   Jeudi soir, dans le cadre de l'élaboration de la loi sur les banlieues M.le sous-préfet, Mathias Vicherat (voir par ailleurs l'article sur la Noue) avait invité la municipalité et la population de Bagnolet à discuter des problèmes de la banlieue. Marc Everbecq à souhaité, à quelques jours de l'anniversaire des émeutes de 2005 et en avant première du forum de l'emploi évoquer la question difficile de l'emploi et de la réussite des jeunes.
    Le film réalisé pour la ville par l'agence Eleb et Campana, donnant la parole à 40 jeunes de Bagnolet a fortement impressionné le préfet et son style direct à beaucoup plu aux 200 habitants présents qui l'ont franchement salué. S'en est suivi un débat dans le plus pur style Bagnoletais : Franc, direct, "Cash", comme on dit.
    Si l'exercice de collecte de propositions concrètes voulu par le Préfet ne semble pas avoir été vraiment compris les interventions n'ont toutefois pas été au seul niveau de la récrimination et entre les lignes des récriminations justifiées se trouvaient de réelles propositions. Ainsi, ce jeune qui demande qu'une véritable aide financière soit apportée aux familles modestes afin de favoriser l'achat de matériel indispensable à certaines formations qualifiantes. Un autre intervenant, M. Lepont responsable du club Face et de l'entreprise Bagnoletaise Macocco, demande que les transports soient améliorés pour pouvoir embaucher plus facilement et faire en sorte que le lieu de résidence ne soit pas un critère de sélection, de discrimination.
    L'idée d'une loi sur la banlieue heurte beaucoup les habitants et les jeunes en particulier qui ont regretté le manque de considération des autorités préfectorales, surtout en direction des étrangers obligés d'attendre des nuits entières à la préfecture un papier qui ne vient pas. Manque de considération également exprimé par l'Etat qui envisage une loi spéciale au lieu de faire appliquer la loi SRU... Ce sont pourtant ces revendications qui ont fait que le préfet à reconnu l'existence d'un problème et annoncé la mise en oeuvre d'un auvent et d'un second service l'après-midi pour les étrangers. Il faut savoir que les élus communistes de ce département participent régulièrement aux manifestations et à la solidarité avec les étrangers transis de froid l'hiver...
    Pour le reste, le préfet à reconnu la nécessité d'une loi égale pour tous, ce qui est normal, mais aussi un niveau de moyens différents, supérieur à la moyenne nationale. Ce que ne cessent de réclamer les élus communistes et ce qu'a demandé encore Josiane BERNARD, notre conseillère générale, qui a proposé que l'Etat rende à la Seine Saint-Denis les 350 millions d'Euros qu'il lui doit depuis la décentralisation.
   M. le député, Claude Bartolone, lui aussi présent, est intervenu sur la politique de la ville regrettant les diminutions des budgets et évoquant la requalification urbaine en évoquant longuement le cas  d'Aulnay-sous-bois !!!

     En conclusion Marc Everbecq a insisté sur le fait que l'Etat doit trouver un mécanisme de compensation pour le coût du terrain, qui est plus cher à Bagnolet que d'en d'autres parties du département et du handicap que cela représente pour la construction de logements sociaux. Il a souligné sa volonté et celle de la municipalité de faire de notre territoire celui de la réussitte pour tous. M. le maire a, en conclusion, invité les personnes présentes à lui faire rapidement des propositions pour les transmettre au préfet. Cette réunion par son caractère exceptionnel mais aussi par l'exceptionnalité de son contenu a permis de faire monter des exigences essentielles pour l'avenir de notre ville. Cette belle occasion a été saisie... de belle manière ! par les Bagnoletais, aurait-il pu en être autrement ?