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Subventions aux associations : le "vivre ensemble" n'est pas une priorité

Subventions aux associations : le "vivre ensemble" n'est pas une priorité

(Nous publions en fin d'article la liste des subventions)

Déclaration de Solenne Le Bourhis pour le groupe Front de Gauche et Citoyen, lors vote des subventions versées aux association (Conseil municipal du 8 avril 2016)

Monsieur le Maire, cher(e)s collègues,

Très attaché à la vie associative et à la richesse qu’elle représente, notre groupe votera bien évidemment la délibération concernant les subventions aux associations car elles sont le ciment du vivre ensemble. Toutefois, nous vous alarmons sur la menace que génère la politique austéritaire accompagnée d'une vision trop administrative de la vie associative.

Après la tenue de la commission concernant la répartition des subventions des associations de la ville, j'ai constaté - avec mon groupe - un certain nombre d'erreurs.

En effet, en comparant les subventions de l'année dernière à celles de cette année, nous constatons qu'un grand nombre d'associations est inscrit sur le banc des oubliées.

Cette anomalie a par ailleurs été soulevée par Laurent Jamet lors de la réunion des présidents de groupe et cela a permis de rétablir des subventions pour des associations majeures de notre ville (AMB, l'association des Berbères de Bagnolet...) et de les intégrer à ce document.

Nous considérons que les associations sont le cœur de la vie sociale, elle contribuent à limiter les coups durs que la vie réserve, épaulent les services publics, les complètent, permettent l'épanouissement des individus. Elles sont au cœur du « vivre ensemble » dans notre commune et l'apport de chacune d'elles est essentiel pour les bagnoletais.

Le document tel qu'il nous est présenté ce soir, n'est pas cohérent avec ce qui a été présenté à la commission ce qui induit un réel problème de fiabilité. Le document regorge de lignes dont le montant est vierge (j'en ai compté jusqu'à 20...).

Parmi celles-ci, des associations inconnues, mais aussi d'autres plus connues : Les amis du musée de la Résistance nationale, Agir contre le chômage, l'association des paralysés de France, L'ALHAIB, le CCFD, le Comité Catholique contre la faim, l'hôtel social, SOS victimes, CLCV, l'ADIL...

Pourtant, le Conseil reconnaît leur utilité et sait utiliser leur expérience lorsque le besoin s'en fait sentir. Dans le rapport et la convention de partenariat avec l'association Rues et Cités (à l'ordre du jour même de ce conseil) cette association pointe la préoccupation de voir les jeunes conduire dangereusement. Pour autant la Prévention routière figure dans la liste des associations n'ayant pas de subvention...

Vous comprendrez que nous nous étonnions que de telles associations n'aient pas déposé de demandes de subvention. Pire, qu'on les ait laissées ne pas en déposer...

Le simple fait d'en faire l'énumération montre que des pans entiers de la solidarité - le cœur du social - vont être touchés par absence d'anticipation.

Or, nous en sommes persuadés, ce type d'associations ne peut être laissé en dehors du sillage de la ville, hors de la vie des Bagnoletais.

Certaines nous ont parlé de leur fatigue à recevoir tardivement leur subvention (par exemple le solde des subventions de 2015 a été payé en février 2016). Cette lassitude vient à bout de leur demande, s'ajoute aux manques de moyens généralisés, au refus d'entrer en compétition avec les grosses associations perçues comme des « machines à capter les subventions ».

La baisse des dotations de l'Etat et - par voie de conséquence – celle des subventions des autres collectivités territoriales n'épargne pas non plus les associations qui subissent de plein fouet la politique d'austérité du Gouvernement. Nombreuses sont celles qui, dans ce budget, voient leur subvention diminuer. Je prendrai pour exemple le club face 93 qui se voit amputer d'un quart de sa subvention dans un moment où tout doit être fait pour aider les jeunes à retrouver le chemin de l’emploi.

Même constat dans le domaine du sport - nous en avons longtemps débattu lors de la commission, mais la majorité n'a pas entendu tous mes arguments – nous ne partageons pas les choix contre productifs et peu explicites de diminuer les subventions d'associations sportives importantes.

Les baisses prévues pour le Club Bagnolet Lutte ou pour l'ASGB, toutes deux des associations chères aux Bagnoletais et symbolisant à la fois l'excellence et la démocratisation du sport pour tous, nous choquent.

Pour nos « diables rouges » la baisse des subventions signifie l'entrée dans un cercle vicieux. La ville ne devrait pas être associée à ce déclin mais accompagner et contribuer à rompre ce mauvais sort. Car, moins de subventions, c'est moins de déplacements, donc moins de participations aux compétitions d'importance et moins de chance d'accéder à l'élite... Dans ces conditions, comment renouer avec le succès ?

De son coté, l'ASGB voit la subvention municipale baisser de 10 000 € alors qu'elle concerne 1600 adhérents à ce jour. Comment dans ces conditions développer de nouvelles disciplines notamment dans les sports Co ? Là encore, il s'agit d'un cercle vicieux résultant, nous le pensons, d'une logique comptable qui ne tient pas compte des besoins des associations et laisse croire à de la mauvaise gestion alors qu'il s'agit d'une forme de prudence budgétaire (solde de subvention 2015 payé en février 2016).

La vie associative mérite l'attention de tous et celle de la municipalité comme de ses services en premier lieu, voilà ce que nous souhaitions exprimer avant de voter.

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