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Ils veulent changer la banlieue !

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Quarante jeunes âgés de 18 à 25 ans donnent leur avis sur ce qu’il faudrait améliorer à Bagnolet dans un film de 23 minutes élaboré par l’agence Campana Eleb pour le compte de la municipalité communiste. Ces doléances seront présentées au public ce soir, en présence du sous-préfet, lors d’une des rencontres territoriales organisées dans le département*. Elles devaient ensuite être versées au dossier banlieue chapeauté par la secrétaire d’Etat à la politique de la ville, Fadela Amara.
 
« L’occasion était trop belle de prendre au mot le chef de l’Etat et lui demander les moyens pour aider les jeunes de nos quartiers à aller de l’avant ! » insiste Marc Everbecq, le maire (PCF) de Bagnolet. Voici quelques extraits des revendications.
 
 Réussir dans la vie, c’est quoi ? Pour la grande majorité, cela se réduit à acquérir une « bonne situation financière » et une « bonne éducation. »
 
 Que changer pour favoriser la réussite ? Beaucoup pensent nécessaire un suivi personnalisé dans les quartiers. « Si l’Etat abandonne les jeunes de banlieue, c’est sûr qu’il y aura de la violence et des petits trafics. Il doit les aider à trouver un emploi », estime ainsi Omar. Ils demandent plus d’information sur les différentes formations qui existent et veulent le droit de se prononcer sur leur avenir. « Si par malheur tu as une baisse de régime dans ta scolarité, tu le payes. Surtout au niveau de la 3e où tu es réorientée », raconte ainsi Neeta. A la base, la jeune femme rêvait d’être archéologue. Elle a été envoyée vers un BEP compta et cherche aujourd’hui un emploi. « Personne ne m’a écoutée, ajoute-t-elle. J’aurais pu suivre une formation pour faire un métier dans la branche qui m’attirait.»
 
Que faire pour améliorer l’emploi ? Pour les jeunes chômeurs, il faut donner d’autres moyens à l’ANPE. « C’est décourageant, explique un garçon. On ne me propose que des postes de cariste. » Jérémy, de son côté, demande à la ville de multiplier les journées pour l’emploi dans tous les quartiers.
 
  Comment lutter contre la discrimination ? Une question cruciale est celle de la discrimination (du quartier, de la couleur de peau, d’un prénom ou d’un nom de famille à consonance étrangère). La solution, pour beaucoup, est entre les mains de l’Etat et d’une volonté politique forte. « Pas de mesurette, un vrai geste politique d’en haut », lance Patrice, un jeune black qui « a du mal à aller vers les gens », gêné par le regard des autres. « J’en ai marre d’avoir à me justifier sur mon identité française », ajoute-t-il. Fériel, de son côté, s’est pris la discrimination comme on prend une « claque ». La jeune femme, esthéticienne, a dû changer son prénom sur son CV (elle a noté Cintia) pour trouver son emploi : « Et du jour au lendemain, j’ai reçu 50 réponses aux 100 CV que j’avais envoyés .»
 
 
Marie-Pierre BOLOGNA le Parisien édition Seine-Saint-Denis
 
 
*Débat ce soir de 18 heures à 20 heures, salle Pierre et Marie Curie à Bagnolet.
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