Les salariés accusent la gérante d’avoir fait appel à des travailleurs non déclarés lors du deuxième jour de mobilisation, le 4 octobre.

 

Bagnolet

Par   Jérémy Bouillard du Parisien 

Les salariés du magasin Babou à Bagnolet ont promis d’entamer ce matin leur 12 e journée de grève. Ce mouvement de protestation, suivi par la totalité des salariés, fait suite au licenciement pour faute grave d’un salarié. Les « Babous  » réclament sa réintégration. 

Mais le conflit ne s’arrête pas là. Les grévistes accusent désormais la gérante d’avoir, dès le deuxième jour de grève, le 4 octobre, fait appel à des travailleurs non déclarés pour les remplacer. Le magasin a rouvert ses portes ce jour-là. L’union locale CGT Bagnolet a décidé de saisir l’inspection du travail. Contactée, cette dernière précise qu’elle ne « souhaite pas communiquer sur un dossier en cours ».

Néanmoins, dans un rapport réalisé par ses services que nous avons pu nous procurer, il est stipulé qu’un contrôle a eu lieu sur place et « qu’outre les trois co-gérants et un salarié travaillant tous les 4 au rez-de-chaussée, les parents de la gérante étaient occupés à renseigner des clients ou ranger des rayons à l’étage ». Le document précise également que « […] la gérante a reconnu avoir eu recours au travail du gérant d’un magasin de l’enseigne Babou situé à Mantes-la-Jolie (Yvelines), sans que celui-ci ait fait l’objet d’une déclaration d’embauche ». « On envisage d’attaquer la gérante au tribunal pénal pour travail dissimulé et entrave au droit de grève » indique Zidane Rezki, délégué CGT du magasin.

« Les Babous » réclament, outre la réintégration de leur collègue licencié, l’abandon des sanctions qui visent certains d’entre eux, la fin des retards de paiement ou encore l’arrêt des modifications unilatérales de leurs horaires de travail. « On ne fait pas grève pour obtenir un 13  e mois, précise Zidane Rezki. On demande juste le respect de nos conditions de travail. » 

Une médiation a été organisée mardi entre les grévistes et la direction. « Une médiation qui n’a pas abouti, explique Alain Meurant, délégué CGT. Elle n’a pas pris en compte nos revendications. »

Dans un communiqué adressé aux salariés, la direction du magasin, qui ne souhaite pas s’exprimer devant la presse, affirme cependant vouloir faire des concessions. Elle refuse en revanche la réintégration du salarié licencié. « Sous cette revendication officielle se cache la volonté pour les salariés grévistes de faire partir la direction actuelle », dénonce la gérance.